mardi 7 juin 2011

Banderilles /1



Je commence aujourd’hui une nouvelle série de billets qui seront mis en ligne de façon irrégulière et dans lesquelles je commenterai certaines fiches du Grand Dictionnaire terminologique ou de la Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française. Le titre de la série indique suffisamment l’objectif poursuivi sans que j’aie à donner plus d’éclaircissements.

Première fiche commentée : comptoir de salle de bain, fiche rédigée en 2011 et qu’on peut lire à la fin du billet. Le terme français proposé a tout l’air d’une traduction littérale (calque) ; mais comme je n’ai pas l’intention de refaire la recherche terminologique, je me contente de soulever cette hypothèse.

La fiche est accompagnée de la note suivante (en jaune, les passages que je commenterai) :

En contexte, on utilisera la forme abrégée comptoir : laisser sa brosse à cheveux sur le comptoir.
Cet emploi découle de celui de « table, support long et étroit sur lequel on sert des consommations dans un café ou sur lequel un commerçant reçoit l'argent, montre les marchandises, etc. », courant en français.
En France, on rencontre le terme plan de toilette, qui est totalement inusité au Québec.
Le québécisme vanité, qui est un emprunt à l'anglais tombé en désuétude, est à éviter au profit de termes bien implantés dans l'usage comme comptoir de salle de bain et comptoir.

« Le terme plan de toilette, qui est totalement inusité au Québec»

L’affirmation est formulée de façon particulièrement maladroite car il suffit de trouver un seul exemple d’usage du terme plan de toilette au Québec pour en prouver la fausseté. Et il n’est pas difficile, grâce à Google, de trouver des attestations de ce terme. En voici trois. Cela devrait suffire.
Décormag a un tirage de 90 000 exemplaires…
Source : Rénovations Perfecteau, Montréal
Source : v2com.biz


« Le québécisme vanité, […] tombé en désuétude, est à éviter au profit de termes bien implantés dans l'usage comme comptoir de salle de bain et comptoir. »

Tombé en désuétude : c’est-à-dire qu’il n’est plus, ou presque plus, en usage.

Il est facile de montrer 1) que le québécisme vanité est loin d’être tombé en désuétude et 2) qu’il est plus implanté dans l’usage que comptoir de salle de bain. Démonstration ultrasimple grâce à Google : avec 142 000 attestations, vanité est 11 fois plus utilisé que comptoir de salle de bain.

Google, « comptoir de salle de bain » avec les paramètres langue : français, territoire : Canada, 12 800 résultats le 7 juin 2011.
Google, « vanité » avec les paramètres meuble, langue : français, territoire : Canada, 142 000 résultats le 7 juin 2011.
© Tous droits réservés, Pavigrès Céramique Inc. 2008 Montréal (Québec)
Source : http://www.pavigres.ca/galleries/vanite_salle_de_bains.html



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