mardi 4 mars 2014

Bis repetita : commentaire sur le billet publié le 28 février 2014


Les commentaires publiés à la suite de mes billets ont peu de visibilité. Je reprends donc ici des remarques importantes qui me sont parvenues à propos de mon article sur le niqab :


Sur cette fiche du GDT, on note les mêmes accrocs à la méthode de recherche terminologique et à la Politique de l’emprunt de l’OQLF que ceux que nous avons déjà relevés au sujet de la fiche «burqa ».


1. Diffusion d’une graphie (niqab) qui est valorisée en fonction d’un critère comptable de fréquence, diffusion d’une graphie qui n’est pas adaptée au système du français et qui entre ainsi en contradiction nette avec la Politique de l'emprunt linguistique de l'OQLF.


2. Diffusion d’une graphie qui est en contradiction avec les Rectifications de l'orthographe parues en 1990 qui recommandent pourtant de franciser la graphie des mots d’origine étrangère. « D’une manière générale, il est recommandé aux auteurs de dictionnaires et aux créateurs de mots de franciser, dans la mesure du possible, les mots empruntés en les adaptant au système graphique du français. Il leur est également recommandé, lorsque plusieurs formes existent, de donner la préférence à celle qui est la plus proche du français ». (Extrait d’un article de la Banque de dépannage linguistique de l’OQLF).


3. Diffusion d’une fiche qui favorise l’utilisation d’une forme qui n'est pas conforme à l'orthographe française, particulièrement dans les réseaux officiels de communication écrite (Administration, institutions publiques, radio, télévision, presse, réseaux d’enseignement, etc.). Il s’agit là d’une conséquence négative très importante dans un contexte de francisation et d’enrichissement du français.


Comme dans le cas de burqua, la fiche diffusée annule et remplace une fiche diffusée antérieurement dans le GDT. Il s’agit en fait d’une fiche « défaite » et « refaite ». On dirait que la devise de la nouvelle planification du GDT s’inspire fortement d’un proverbe déjà cité sur ce blogue : « Faire et défaire, c'est toujours travailler ».

Christiane Loubier
Linguiste


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