jeudi 26 février 2015

Quel terme pour un personnage haut en couleur ?




Mado Lamotte est de passage au Capitole* de Québec. Je viens d’entendre une journaliste d’« Ici Radio-Canada Première » la (le) qualifier de personnificateur féminin (en clair : woman impersonator).


J’ai été étonné de trouver ce commentaire politique engagé sur le site de la diva :

Au secours, appelez le 911, J.E. et Denis Lévesque, le Québec est sens dessus dessous, Philippe-le gros nounours-Couillard et ses libéraux corrompus sont de retour au pouvoir après une trop courte pause de 18 mois. Mais qu’est-ce qu’on va faire ? C’est ben épouvantable ! On déménage en Europe ou on s’annexe à l’Islande ?


Le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) n’a pas de fiche « personnificateur féminin » ou « woman impersonator ».


En revanche, il a une fiche drag queen, traduction travelo (note : « familier »). Et il a deux fiches « travesti » : cross-dresser et transvestite (mais sans mention du mot familier travelo). Aucune de ces fiches n’est l’œuvre d’un terminologue de l’OQLF.


Tout cela pourrait être ramené dans une seule fiche, en y ajoutant le terme anglais woman impersonator dont le seul équivalent français standard est pour l’instant travesti (dont l’équivalent dans le registre familier est travelo).


J’avais déjà noté que, dans le Franqus (devenu depuis Usito), on ne trouvait pas « personnificateur féminin », pourtant bien attesté en français québécois (voir mon billet « Les lacunes du Franqus dans la description du français standard en usage au Québec »).


Je rappellerai que, pour Littré, le personnificateur est « celui qui personnifie. Plutarque, en personnificateur de l'histoire, peint plus qu'il ne raconte, [Lamartine, dans le Dict. de POITEVIN.] »
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* Écrit Capitole plutôt que Capitol (à l’anglaise) grâce à une campagne de l’Asulf : merci, juge Auclair !


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