lundi 14 décembre 2015

Bas de plafond


Je viens de tomber sur une page du site de RTL où j’ai lui ce qui suit :

"Plafond de verre". Depuis les élections régionales de 2015, l'expression est quasiment devenue un dicton. Il faut dire que l'image est frappante : le plafond de verre du Front national, c'est cette barrière invisible à laquelle le parti se heurte et qui l'empêche de passer le second tour des élections pour accéder au pouvoir.

L'expression, employée par la plupart des commentateurs politiques, ne date pourtant pas d'hier. Elle est utilisée pour la première fois en 1984, aux États-Unis. À cette époque, le "plafond de verre" (glass ceiling) ne désignait pas un parti politique... mais la carrière des femmes dans les grandes entreprises américaines. "Les femmes ont atteint un certain point que j'appelle plafond de verre. Elles accèdent aux fonctions de management intermédiaire mais s'arrêtent là", écrivait à l'époque Gay Bryant, rédactrice en chef du magazine Adweek

Dans les années 2000, l'expression traverse l'Atlantique. Elle est alors appliquée aux femmes politiques françaises comme Arlette Laguiller, Ségolène Royal, Éva Joly ou encore Marine Le Pen, pour exprimer le fait qu'aucune d'entre elles ne parvient jamais à accéder aux fonctions de commandement.

L’expression « plafond de verre » est aussi utilisée au Québec : l’ancienne ministre des finances, Monique Jérôme-Forget, a publié en 2012 Les Femmes au secours de l'économie : pour en finir avec le plafond de verre (Montréal, Stanké).



Mais le Grand Dictionnaire terminologique (GDT) de l’Office québécois de la langue française (OQLF) n’a pas enregistré « plafond de verre ». Tout au plus trouvons-nous une fiche « glass ceiling », produite par Angelo Cagnacci Schwicker (?) en 1972, qui donne comme équivalent français « plafond vitré » dans le domaine du bâtiment, mais rien dans le domaine de la sociologie du travail.


Encore une fois, la banque de données Termium du gouvernement fédéral est plus à jour :

Pour le Bureau international du travail, « le plafond de verre constitue les barrières invisibles artificielles, créées par des préjugés comportementaux et organisationnels, qui empêchent les femmes d'accéder aux plus hautes responsabilités » [...] Cette expression a été étendue à d'autres catégories victimes de discrimination.


Le GDT, qui a la prétention d’orienter l’usage, n’est même pas capable de le suivre et de l’enregistrer.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire