vendredi 22 juillet 2016

Une seule lettre et tout est dit



Michel Rioux, un ancien de la CSN (Confédération des syndicats nationaux), publie ce matin dans Le Devoir un texte sur Raymond Parent, ancien secrétaire général de la CSN récemment décédé. C'est l'occasion de revenir sur une partie de l'histoire de la CSN.


Rappelons qu’en 1972, lors des grèves du Front commun, les chefs des trois centrales syndicales sont emprisonnés par le gouvernement du Parti Libéral de Robert Bourassa. Marcel Pepin, président de la CSN, est à la prison d’Orsainville. Laissons Michel Rioux raconter la suite : « Profitant de l’absence de Marcel Pepin, trois membres du comité exécutif, Paul-Émile Dalpé, Jacques Dion et Amédée Daigle tentent de s’emparer de l’organisation syndicale. […] Dalpé et Dion sont des militants [du Parti libéral]. Ceux qui avaient voulu mettre la main sur le mouvement CSN pouvaient compter sur un appui de poids : celui du gouvernement libéral, trop heureux des circonstances pour mieux écraser les syndiqués. Des militants de ce parti membres de la CSN avaient en effet divulgué, quelques jours plus tôt, le contenu d’une lettre de la présidente, Lise Bacon. Il fallait ‘ mettre sur pied dans chaque localité un commando provocateur destiné à briser la lutte des travailleurs du secteur public. ’ […] Le 28 mai, Pepin sortait de prison, s’étant pourvu en appel. Le lendemain, s’appuyant sur les pouvoirs conférés au président, Pepin destitua Dalpé, Daigle et Dion. Le journal L’Action titra en manchette : Grand ménage à la CSN ! Pepin manie le balai ! Les 3D soutenaient en effet qu’il fallait un grand ménage à la CSN, infestée de socialistes et de séparatistes… »


Et Michel Rioux d’ajouter : « Quelques semaines plus tard, la CSD était créée, le Parti libéral se montrant fort actif sur les fonds baptismaux. » Pas « sur les fonts baptismaux ». Un d au lieu d’un t : une seule lettre pour décrire l’ADN du Parti libéral du Québec. Quel styliste que ce Rioux !



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