vendredi 24 mars 2017

Piquer une jasette


Ce débat est au demeurant venu reconfirmer, du moins en partie, l’influence malsaine qu’exerce l’extrême droite sur la conversation nationale, de la même manière qu’aux Pays-Bas, où se sont tenues des législatives la semaine dernière en présence du candidat de la droite radicale Geert Wilders.
– Guy Taillefer, « Une classe politique décomposée », Le Devoir, 22 mars 2017


Cette idée de « conversation nationale » nous vient tout droit des États-Unis. Parmi les exemples donnés par le Longman Dictionary of Contemporary English sous le thème « National in Government topic », on peut lire l’exemple suivant : Clinton has called for a national conversation on race. Rappelons que William (Bill) Clinton fut président de 1993 à 2001.


Un blogueur américain note : « References to a "national conversation" (or some version thereof) are common in the news media and public discourse, especially among journalists and politicians. »


Comme nous l’apprend Wikipédia,


The National Conversation was the name given to the Scottish Government's public consultation exercise regarding possible future changes in the power of the devolved Scottish Parliament and the possibility of Scottish independence, a policy objective of the Scottish National Party, who at the time were the minority government with power over devolved affairs in Scotland, as the Scottish Government. It culminated in a multi-option white paper for a proposed Referendum (Scotland) Bill, 2010.



Pauline Marois, l’ancienne chef(fe) du Parti québécois et ancienne première ministre, malgré ses connaissances limitées de l’anglais, a contribué à introduire ce calque au Québec :

La chef du Parti québécois (PQ), Pauline Marois, propose en effet aux militants péquistes d'oublier l'idée de tenir un référendum au cours d'un premier mandat pour la remplacer, notamment, par celle d'une vaste consultation appelée «conversation nationale».


Cette citation d’un texte publié aujourd’hui dans Le Devoir nous rappelle qu’en français on parle plutôt de débat public dans pareil contexte : « Plus les citoyens peuvent s’identifier à des partis qui représentent leurs idées, plus ils seront motivés à participer au débat public » (Denis Monière, « S’allier au diable pour battre les libéraux ? », Le Devoir, 24 mars 2017).


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire