dimanche 20 mai 2018

Comparaison n’est pas raison


L’Office québécois de la langue française (OQLF) a publié, à la toute veille du congé pascal, une étude sur l’évolution de l’affichage commercial dans l’île de Montréal. Cette étude est principalement consacrée à l’évaluation de la conformité des messages affichés à la réglementation en vigueur en 2017. On y fait aussi des comparaisons avec le taux de conformité en 2010 même si la réglementation en matière d’affichage a changé en 2016. On ne sera donc pas étonné de lire :

Les résultats permettent de constater une augmentation du taux de conformité de l’affichage public sur l’île de Montréal entre 2010 et 2017. Cela se voit particulièrement en ce qui concerne la conformité du nom d’entreprise affiché (de 83 % à 88 %) et de l’affichage général des entreprises (de 72 % à 78 %) (p. 40).


Il y a même une comparaison avec l’enquête de 1999:

En 1999, le taux de conformité des messages affichés par des commerces ayant pignon sur rue était significativement moins élevé (74 %) qu’en 2017. On constate aussi des différences significatives dans les zones ouest (de 66 % en 1999 à 81 % en 2017), centre (de 67 % à 84 %) et est (de 89 % à 95 %), ainsi que dans les secteurs E (de 82 % à 91 %) et O (de 68 % à 81 %).


Notons que l’on admet que « la comparaison a cependant ses limites » (note 31).


Ces comparaisons sont effectivement discutables étant donné l’importante césure que représente, en 2016, la nouvelle réglementation en matière d’affichage. Avant 2016, pour que l’affichage d’un commerce soit conforme, le français devait être nettement prédominant alors que maintenant on se contente d’une présence suffisante. On estimait que le français était nettement prédominant si les messages en français étaient deux fois plus nombreux ou étaient écrits en caractères deux fois plus gros ou encore écrits dans une couleur plus voyante (c’était le règle du « deux pour un » inspirée d’un jugement rendu par la Cour suprême). Aujourd’hui, il suffit de l’affichage permanent d’un menu en français dans une vitrine ou d’un mot français accompagnant une marque de commerce anglaise pour assurer une présence suffisante du français.


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